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LITURGIE LYONNAISE. 429
seul raisonnement dont la faiblesse est évidente, dont le plus mince
écolier ferait justice. Il suffit, pour s'en convaincre, de le dégager
de quelques phrases parasites et rebattues dans la polémique de
nos jours, phrases sur le gallicanisme et les quatre articles, phra-
ses sur Santeuil et Coffln, toutes choses qui n'ont rien à voir ici,
et que nous ne songeons pas à défendre.
* Voici l'argumentation usitée :
« La liturgie lyonnaise est fort belle, fort ancienne, fort respec-
table. — Elle a été changée sur plusieurs points par Mgr de Mon-
tazet — Il en reste néanmoins quelques parties intactes. — Nous
connaissons parfaitement les changements opérés, et il serait
facile de restituer cette liturgie dans son intégrité. — Donc
il faut achever de la détruire, et y substituer la liturgie ro-
maine. »
Jamais conclusion ne fut plus contradictoire avec ses prémisses.
On découvre parfois des monuments antiques, à demi- cachés
par de modernes constructions, mutilés par les Vandales, ou-
bliés par l'indifférence des générations modernes. Cela arrive
à Rome, surtout, et les papes, qui ne suivent pas les règles de la
môme logique, les restaurent, les conservent, leur rendent les
honneurs de la lumière. Ne devraient-ils pas, d'après ce système,
saisir le marteau, et achever de réduire en poudre ces pierres
écornées. Et pourtant, il est moins facile de reconstituer les dé-
combres d'une colonne et les doigts d'une statue, que de refaire
un bréviaire et un rituel, dont les anciennes éditions subsistent
et se trouvent même facilement, que de régler des cérémonies
sur lesquelles ont écrit des auteurs aussi forts et aussi érudits que
dom Martène, que Lebrun, que l'abbé Jacques, sans comp-
ter ce qu'en fait de richesses pareilles , pourraient nous li-
vrer les archives de Saint-Jean, celles de la Préfecture, celles
de la ville, et les bibliothèques de Lyon, publiques ou particu-
lières, si bien fournies en documents sur l'histoire ecclésiastique.
On fait grand bruit des changements opérés par Mgr de Montazet;
mais on se garde bien de citer ce qui a survécu.... 11 est pourtant
quelques-uns de ces usages liturgiques, spéciaux à Lyon, et qui
sont très-connus de toutes les personnes qui assistent aux offices,