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428 LITURGIE LYONNAISE. patrie des théories hasardées et des révoltes contre l'unité reli- gieuse, écrits qui menacent le siège de Lyon d'un blâme formel pour avoir repoussé les innovations, aux applaudissements de Rome et de tout ce qu'il y eut d'éminent parmi les canonistes célèbres. Mais, à défaut de ces livres avec lesquels notre faiblesse et une réserve respectueuse nous défendent d'entamer une polé- mique, en entrant dans quelques-unes de nos églises nous avons été surpris, parfois, d'y apercevoir des ornements contraires aux prescriptions du rituel et émanant de la fantaisie de des- sinateurs étrangers, de reconnaître l'oubli de quelques formules prescrites il n'y a pas vingt années par l'autorité compétente comme dignes de vénération et intimement liées à notre histoire. Tout cela, sans doute, ne met pas la foi ni la hiérarchie en péril ; le trouble qui pourrait résulter de cette divergence entre les anciens usages et les nouveaux, sera prévenu dans ses effets et calmé par la haute sagesse, la fermeté et la prudence des su- périeurs, par la piété et le sens droit de la population lyonnaise. Mais ce sont là les symptômes d'une modification qui tend à s'opérer dans les esprits et dans les formes extérieures, et le ré- sultat peut en devenir plus radical encore que celui qu'obtint M. de Montazet dans le siècle dernier. Il nous semble donc de quelque intérêt, au point de vue historique et artistique, de jeter un coup d'oeil sur les éléments de la discussion. Une révolution liturgique dans le diocèse de Lyon aurait plus d'importance qu'on ne croit, même pour ceux qui ne s'inquiètent pas de liturgie et de cérémonies religieuses. Elle toucherait, en quelques points, à la fibre de l'amour-propre national et pourrait sembler une sorte de punition imméritée. Nous enlever nos tra- ditions et nos cérémonies, dont le monde chrétien admire et envie la beauté, c'est oublier que notre Eglise est la première de France dans la hiérarchie ecclésiastique, la première par son ancienneté, la première par la sainteté des illustres confesseurs de la foi qui en jetèrent les fondements, la première par son attachement inal- térable aux dogmes catholiques, aux enseignements du passé, aux préceptes de la charité et du zèle religieux. Toute l'attaque des adversaires de notre liturgie se borne à un