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                                  VARIÉTÉS.                                 423
et jusque dans les salons      Quelques-uns parviennent Ă  se faire illusion
sur la valeur réelle des suffrages ainsi obtenus ; d'autres ne s'en font au-
cune et les désirent néanmoins. Ceux-là en sont venus à ce point que faute
d'avoir Ă  leurs ordres des hommes vivants pour les applaudir, ils seraient
encore heureux des applaudissements d'une troupe de mannequins , voire
mĂŞme d'une machine Ă  claquer, dont ils tourneraient eux-mĂŞmes la mani-
velle. »—Soirées de l'orchestre, Hector Berlioz. —
                                                        PAUL SAINT-OLIVE.

  Concert donné au bénéfice des Petites Filles des soldats de l'armée de Lyon.
    Samedi, 21 avril, à la demande du digne abbé Faivre, MM. Georges Hainl
et Lefebvre, avec un dévoûment qu'on ne saurait assez louer, ouvraient
leur théâtre à une foule brillante, empressée de témoigner ses sympathies à
notre armée. Deux des petites protégées de l'œuvre de Saint-Maurice, ha-
billées de blanc par la générosité de M. Georges Hainl, qui a contribué de
plus d'une manière à la réussite du concert, placées sous la surveillance de
leurs mères et des administrateurs de l'œuvre, ont fait une ample collecte,
qui augmentera fort heureusement le nombre des petites filles des soldats
retirées de la famille militaire pour entrer en apprentissage.
    La composition et l'exécution du programme, dont chaque morceau était
un chef-d'Ĺ“uvre, fait le plus grand honneur Ă  notre habile chef d'orchestre,
qui, avec sa haute intelligence, a su choisir des morceaux attrayants pour le
public, et animer de son souffle puissant cette armée pacifique d'artistes et
d'amateurs ; tous ont bien mérité de la charité et de l'art dans l'ouverture
d'iphigénie, la Pastorale de Beethoven et dans les œuvres chorales.
    âjmes Paola et Rauïs, que nous avons applaudies avec tant de plaisir
toutes les fois qu'il s'est agi d'une bonne œuvre, ont apporté à cette so-
lennité musicale le concours de leur bienveillant et sympathique talent. Le
psaume de Marcello, Ĺ“uvre si magistrale et si grandiose , s'est agrandi en-
core, si c'est possible, par la diction large et sévère avec laquelle M,le Paola
en a interprété le solo ; la Charité de Rossini et le chœur de Judas Macchabée
 de Haendel, ont fourni à cette dame l'occasion de développer cette voix
 fraîche et vibrante, qui, pour ne parler que des concerts, produisit cet
 hiver de si grands effets dans le fameux Noël d'Adam et lui valut de si lé-
 gitimes applaudissements.
    M me Rauïs a chanté son air du Serment en musicienne consommée, avec
 une exquise pureté de méthode et une rare perfection de vocalises ; notre
 chanteuse légère a triomphé des difficultés de ce morceau ; une triple salve
 d'applaudissements est venue lui prouver que son talent avait, pour un ins-
 tant, introduit ses auditeurs dans le sanctuaire de l'idéal, et « approché de
 leurs lèvres la coupe enchantée du, 6e<«t.» M me Maniquct a rivalisé avec l'or-
 chestre, de brillant, défini et d'entrain. MM. Boulège et Filliol ont vaillamment
 chanté leurs solos dans la Prière de Moïse. Honneur au zèle de M. Maniquet,
 qui paie si généreusement de son talent de compositeur et de chef de chœur
 toutes les fois qu'il y a du bjen Ă  faire et Ă  qui nous sommes redevables,
 à Lyon, de connaître quelques unes des grandes œuvres chorales dont
 l'art se glorifie. Venons Ă  MM. Pahna et David, deux artistes hors ligne qui
 ont admirablement interprété une mélodie religieuse, dont chacun, par
 devers soi, désirerait posséder un exemplaire dans ses archives musicales.
 C'était le génie de la France respirant dans l'œil bleu du barde patriotique:
 c'était le génie de la charité empreint dans les vers si pénétrants de grâce
 et de sensibilité de Mme Marie David que nous avons applaudis lorsque
 M. David, l'interprète des vers adressés à l'armée de Lyon, est venu faire
  entendre ses nobles accents et présager l'heureux succès de nos armes en