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418                            BIBLIOGRAPHIE.
de votre première condition par un amour-propre aussi désolant que ridi-
cule. Combien, par exemple, se figurent faussement qu'un peu d'écriture,
d'orthographe et de calcul, assez développés au régiment pou? leur avoir
mérité les honneurs d'un galon quelconque, doit leur donner droit, au
sortir du service, à des emplois qui les rapprochent des professions supé-
rieures et libérales! Ils pensent avoir plus d'avantage et moins de peine, et
voilà qu'ils viennent grossir le nombre des mécontents de nos grandes
villes ; comment en serait-il autrement? ne savent-ils donc pas qu'un appoin-
tement fixe et en apparence plus élevé que le salaire qui suffit au moindre
journalier de la campagne, est bien souvent insuffisant à la ville, où tout
exige des dépenses énormes pour la nourriture, la tenue el certains détails
que le luxe introduit jusque chez les classes ouvrières ?
    « L'industrie crée et multiplie pour les grandes villes une foule de pro
duits séduisants par leur prix modique : eh bien ! c'est là précisément l'écueil
du soldat ou du sous-officier qui tient à figurer en habit et rougit sottement
de la blouse de l'ouvrier ou de la veste en gros drap du paysan son.père.
On lui donne des vêtements élégants et du mobilier confortable pour l'argent
qu'il y peut mettre. Or, il faudra bientôt doubler la dépense, parce que
 ces objet; qui n'ont qu'une valeur apparente ne peuvent avoir la durée
désirable. Que dirions-nous des dépenses en aliments et en boissons super-
flus : la bière, le café, les liqueurs, qui accompagnent dans nos grandes
 villes nécessairement le genre de vie qu'on a préféré aux habitudes infini-
ment plus sobres et plus modestes de la campagne ? el s'il fallait mentionner
les plaisirs luxueux, les spectacles variés auxquels on prend part, afin,
pense-t-on, de n'être étranger à rien, d'en pouvoir raisonner, d'être posé
en homme qui sait le monde et la vie ? Est-il étonnant qu'un traitement de
douze à quinze cents francs (et nous prenons un maximum) soit insuffisant
devant ces exigences pour celui qui se trouverait heureux loin des villes
avec la moitié de cette somme et qui serait économiquement affranchi de ces
besoins factices et ruineux ? »

   J'ouvre le livre de l'abbé Faivrc à la page 549, j'y trouve les Proverbes
el, pour me servir de son expression militaire, les mots d'ordre et de rallie-
ment de là sagesse. Ces proverbes sont divisés en trois chapitres, religion,
patrie, famille.
   A la page 405 et aux suivantes, des cantiques militaires, les uns par M. de
Ségur, les autres par M. de Longevialle; plusieurs de ces petits poèmes se
distinguent par une versification très-heureuse et les soldats de l'armée de
Lyon les chantent depuis longtemps, soit à la messe du camp de Sathonay,
soit à l'office militaire qui est célébré, chaque Dimanche, dans l'église de
la Charité, à une heure.
   Pour finir par où nous aurions dû commencer, disons que les Heures du
Soldat ont été approuvées par LL. EE. les Cardinaux-Archevêques de Lyon,
Bordeaux et Besançon et que ces approbations sont dans des termes tels
qu'elles sont une magnique recommandation pour ce livre.
   Nous voudrions que les Heures du Soldat fussent placées dans le sac
de chaque soldat, comme aussi dans le bagage intime de l'ouvrier, qui
n'est lui-même que le soldat de l'industrie et, disons-le aussi, dans les salons
des classes élevées ; car, heureusement pour la France, à bien peu d'excep
tions près, tous prient le même Dieu, tous ont les mêmes devoirs, le même
honneur et la même foi, et, si les révolutions ont malheureusement détruit
le sentiment d'unité politique, elles ont à peine ébranlé l'unité religieuse.
                                                    D E PETTOIAZ.