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BENOIT HUGUES. Il y a peu de temps nous imprimions les Voix de l'Albarine par M. Benoît Hugues, charmant petit volume de poésies tout empreint d'un parfum à la fois suave et sauvage ; mais hélas, à peine un peu de bruit venait-il se faire autour de son nom que l'auteur suc- combait, emporté par une de ces maladies que la science connaît si bien, mais qu'elle a toujours été impuissante jusqu'ici à com- battre et à conjurer. Lorsque nous avons voulu tracer la biographie de ce poète si simple et si modeste, nous avons consulté nos souvenirs, nous avons interrogé nos amis, nos compatriotes et le résultat de nos recherches a été qu'il était impossible de trouver une vie plus uniforme, plus unie, plus dépourvue d'incidents ou d'événements que celle de ce bon et gracieux littérateur qui, né dans une petite ville de douze cents âmes, y a vécu et y est mort sans vouloir obstinément chercher le bonheur, la réputation ou la fortune en dehors du toit paternel. Dans ces temps de fièvre et d'agitation,