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                 DE GRIMOD DE LA REYNIÈRE.                    387

danl n'a jamais passé ici pour aristocrate : il a même fourni les
preuves du contraire et aucune de ces personnes , quoique
nobles, n'est suspect. On pense que ceci n'est que pour la
forme et pour les mettre bientôt en liberté. Les Espagnols en
attendant font toujours des mouvements, ils auront bientôt
cerné la frontière de toute part. Le district de Béziers vient
d'envoyer à la Convention une adresse de la plus grande
force, et où elle ne ménage pas les termes. On n'en fera
sûrement pas mention honorable. Si on ne l'imprime pas
dans les Gazelles d'ici à 15 jours, je la transcrirai et vous
l'enverrai. Tout est parfaitement tranquille à Béziers, et il
n'y a d'autres nouvelles , sinon que les Magnians dorment
dans la seconde, et qu'ils ne mangent pas ayant toujours la
tête à l'air. Mille choses tendres , je vous prie, à Messieurs
vos frères , que j'engage fort à persévérer dans leurs occupa-
tions et dans leurs                     c'est le moyen de couler
doucement sa vie et d'échapper à tout ce qui nous environne.
Vous n'oublierez pas de me donner l'explication du caporalat
de M. V        , si c'est un goûl militaire je me fais fort de lui
procurer une hallebarde dans les troupes . . . . . .
avec laquelle il pourra luer les mouches. Comment se porte
votre aimable hôte, M. de F         et toute sa famille? Si mon
nom n'est pas tout à fait effacé de son souvenir, et que vous
vouliez lui porler l'expression de mon humble respect, je
vous en serai fori obligé.
   Si vous désiriez une lettre plus longue, je vous dirois
comme Esope au roi Nectenabo : envoyez-moi des matériaux
(c'est-à-dire des plumes) les architectes sont tout prêts. J'at-
tends impatiemment de vos nouvelles.
   Je suis, avec les sentiments que vous me connoissez depuis
treize à quatorze ans , le plus dévoué de vos serviteurs et de
vos amis ,
                                             GRIMOD.