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DE GRIM0D DE LA REYNIÈRE. 381 posé sur des manuscrits J'ai craint, à la manière dont il étoil annoncé , de lire encore quelque rap- sodie à la façon de l'abbé . . . . . ancien membre de la Société des déjeuners, connu à Paris par les imperti- nents mémoires de Richelieu, qui ne valent, en vérité, pas le prix du papier. Les libraires sont tellement audacieux et fripons qu'on y songe à deux fois aujourd'hui avanl d'acheter le plus petit ouvrage Nous sommes d'accord , puisque vous auriez à Lyon une ori- ginalité et une supériorité d'idées dans son genre de poésie , c'est plus que je ne vous demandois. Il faudroit être bien in- juste pour ne pas mettre M. de Voltaire au-dessus, lorsqu'il traita des règles à donner aux poètes. Je ne parle que des pièces fugitives de pleines de douceur, de sensibilité , d'une véritable philosophie, et que pour cela je préfère â celles de M. de Voltaire, sans toucher la question de supériorité M. de Voltaire y a des droits aussi nombreux qVincontesla- bles , et certainement aucun poêle de ce siècle ne peut pré- tendre à s'asseoir au-dessus de lui. Par exemple , je ne suis pas de votre avis lorsque vous trouvez plus d'intérêt dans le Méchant que dans la Métro- manie. Assurément ce paradoxe est nouveau et voilà ce qu'on appelle une hérésie littéraire dans toutes les formes. Quel espèce d'intérêt trouvez-vous donc dans le Méchant pour oser avancer une telle proposition ? pour qui vous intéressez-vous dans cette comédie ? est-ce pour Cléon ? je ne le crois pas. C'est cependant le seul personnage que j'aime, puisqu'après tout c'est un homme fort aimable , de beaucoup d'esprit, et qu'il n'y a pas grand mal à se moquer des sots. Mais , enfin , ce n'est pas sur lui que roule l'intérêt. Est-ce sur cette co- quette ridicule et surannée, méchante sans esprit? non assu- rément. Est-ce sur Géronte , vieux avare , père imbécille ,