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LETTRES INÉDITES DE GRIMOD DE LA REYNIÈRE ÉCRITES A DIVEnSES ÉPOyUES A UN LYONNAIS DE SES AMIS. SUITE DE LA PREMIÈRE LETTRE (1). Voilà une bien longue dissertation à propos de la dame Dorsonville, qui ne se doute sûrement pas de la place qu'elle occupe dans celte lettre. Ponleuil, dites-vous, n'est plus ac- teur. Hélas ! quand il le seroit encore, il n'en seroit guère meilleur. Mon amitié pour lui, qui date depuis plus de 20 ans, ne m'a jamais aveuglé sur son talent, et il est l'exemple qu'avec beaucoup d'esprit, de connoissances, de l'intelligence, une superbe figure et un bel organe on peut être un comé- dien très-médiocre. Il lui manque ce feu, celte ardeur si nécessaire dans la tragédie, et dont l'âme de Lekain étoit remplie. Il est mou dans les rôles qui demandent le plus de vigueur; son organe est assez plein, mais voilé; il n'a jamais su soutenir sa voix ; il laisse tomber tous ses vers deux à deux, ce qui rend son débit insupportable, et ce qui, plus que tout le reste, nuit considérablement à ses succès. Il a très-bienifait de quitter la Comédie Françoise, où il avoil été reçu en 1780, (1) Voir la 56 e livraison, 1 e r février 1855.