page suivante »
340 LE PETIT DÉNICHEUR.
Ou bien encor chercher sous la haute futaie
Le fruit des framboisiers "?
Allait-il dépenser de la journée entière
Ses loisirs indolents
A faire ricocher sur l'eau de la rivière
Les cailloux les plus blancs ?
Allait-il, oubliant les heures de l'école,
Le maître et sa leçon,
Ruminer, dans un coin, un projet malévole,
Caché sous le buisson?
Peut-être il avait vu les cerises vermeilles
Dans le fond du verger,
Les cassis noirs d'ébène et les rouges groseilles
Qu'il allait fourrager.
II
Mais non..., car le voilà , là -bas sous la charmille,
Fouillant avec ardeur dans les épais buissons,
Rôdant dans les halliers où la ronce fourmille
Comme la pointe aiguë au dos des hérissons.
Sur son cou tout hâlé flotte sa chevelure ;
La sueur a souillé son front pourtant si beau ;
Son bas tombe affaissé, traînant sur sa chaussure,
Et sa veste de lin n'est plus qu'un grand lambeau.
Il frappe d'un bâton, dont sa main est armée,
Dans les rameaux feuilles et les Jaillis confus,
Et guette les oiseaux à travers la ramée,
Leurs nids dans les sureaux et les arbres touffus.