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               LE PETIT DEMCHEUK.


                         III


Ali! c'est toi, mcn lutin, que le démon envoie
Pour étouffer ici le bonheur et la joie,
Et voiler ces bosquets d'un long crêpe de deuil.
C'est toi, le dénicheur cruel, impitoyable,
Qui voudrais sur ces nids porter ta main coupable,
Afin de les changer en lugubre cercueil ! !

Sais-tu bien que chacun de ces nids faits de mousse
Est un berceau léger où sur la laine douce
Se balance aux zéphirs la couvée aux œufs d'or?
Que chacun de ces nids, caché sous la charmille,
Se peuplera bientôt d'une jeune famille
Sous l'aile d'une mère essayant son essor?

Ce sera des linots, des bouvreuils, des mésanges,
A qui Dieu donnera des ailes comme aux anges
Pour voler dans l'azur du ciel pur et serein,
Et de charmantes voix, plus douces que la lyre,
Dont les échos joyeux se plairont à redire
Les longs gazouillements et les concerts sans fin;

Des voix pour célébrer et la brise et l'aurore,
Les roses et les fleurs qu'au bois l'on voit éclore,
Les fontaines, les eaux ruisselantes d'accens ;
Des voix pour répéter à la nuit printanière
La chanson des amours, l'hymne de la prière,
Qui s'élèvent au ciel comme un sublime encens.

Et tu voudrais, maudit, de tes mains encor roses,
Détruire impunément ces merveilleuses choses
Qui font germer en nous la croyance et la foi?
Ces biens que le Seigneur dans sa magnificence