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CRYPTE DE SAINTE-BLANDINE DANS L'ÉGLISE D'AlNAY. Les œuvres d'art out des destinées bien diverses, et ces destitiées dé- pendent autant du milieu qu'elles doivent occuper que de l'idéal qu'elles reproduisent et de l'inspiration qui les a fait éclore. Grâce à ces exhibition* publiques et périodiques qui, dans njtre époque de sensualisme artistique, sont devenues comme les bazars provoquants de nos goûts blasés, les peintures et sculptures ordinaires ont pu venir elles-mêmes au devant do. l'admiration et de la critique ; et bien peu chanceuses sont celles qui ne parviennent pas à s'attirer l'une ou l'autre en quelque façon, c'est-à -dire uu peu de cette attention telle quelle que l'artiste, — cet homme-femme, cet homme qui veut plaire et être admiré souvent à tout pri», — préférera toujours à l'oubli plus injurieux encore du silence. Là , il n'est si chétive composition, si trivial portrait, si vulgaire paysage qui n'obtienne son (dur, son instant d'examen, qui ne conquière SQH partisan, et qui ne pro- fite souvent de ces surprises de l'imagination d'où procèdent tant de succès plus ou moins éphémères. Tout s'y prête aux séductions fugitives de l'effet matériel et même de l'impression morale ; et il n'y a pas jusqu'au contraste multiple et réciproque de toutes ces œuvres hétérogènes accumulées en semble, qui ne concoure au charme du spectacle et à la fascination du spec tateur. Il n'en est pas de même de ces œuvres qui ont une attribution spéciale, et que leurs auteurs ont consacrées à la décoration, à l'ornement de quelque monument public ou privé. Associées à ces œuvres d'un autre art, elles s'y subordonnent tellement elles en deviennent si parfaitement les accessoires qu'elles n'ont de vie que leur vie, de gloire que leur gloire ; c'est plus qu'une union, e est une identification de destinées : mêmes spectateurs, mêmes impressions, mêmes vicissitudes, même fin. JNous faisions ces réflexions, eu visitant, quelque temps après notre Expo- sition annuelle, la modeste crypte de Sainte-Blandine d'Ainay , ornée, de- puis quelques années , de peintures à fresque dues au pinceau de notre compatriote , M. Frenet. Appliquées sur les murs salpêtres d'une chapelle souterraine à peine connue de quelques archéologues et de quelques âmes pieuses, ces peintures ont subi l'outrage du temps avant presque d'avoir obtenu l'honneur du regard ; et elles se seraient dissoutes dans l'humide silence de la crypte invisitée, si l'art ne se pouvait donner à lui-même une seconde vie, moins brillante peut-être, mais à coup sûr plus durable que la première. M. Frenet, suivant en cela l'exemple de quelques anciens maî- tres , s'est reproduit lui-même à l'eau forte. JVous devons à ce travail de pouvoir apprécier encore l'œuvre première, ainsi ressuscitée, et même per- fectionnée et multipliée par son propre auteur.