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ET DE L'ARCHÉOLOGIE. 313 ture à la remorque de la littérature. Toutes deux, architecture et littérature, marchent avec leur époque et sont appelées à la reproduire, mais celle-là avec un but bien plus spécial encore de servir à ses besoins. Du reste, si la fin a quelque chose d'iden- tique, quelle différence dans les moyens ! Quoi qu'il en soit de la justesse du nom appliqué à la jeune architecture, ses tendances sont motivées, sont justifiées. Est-ce à dire qu'elle ait réussi complètement dans ses tenta- tives de rénovation et que le résultat soit de nature à satisfaire un goût à la fois délicat, intelligent et sévère? Non, ne crai- gnons pas de le dire, malheureusement non : des mélanges incohérents, un excès de lourdeur associé parfois à un excès de légèreté, quelque chose de gêné dans l'allure et, souvent aussi, un certain manque de noblesse, trahissent l'hésitation et le tâtonnement de l'artiste. Mais rappelons-nous qu'aucune architecture n'a été créée tout d'une pièce : l'idée trouvée par l'artiste doit être mûrie par d'autres et doit môme être répandue dans les masses pour qu'elle puisse se traduire ensuite dans un monument avec toute sa netteté et toute sa vigueur. Si donc, les tentatives de l'école nouvelle ne paraissent pas â l'abri de justes reproches, ce n'est pointa dire non plus qu'il n'y ait pour l'avenir une ère bril- lante à en attendre. Mais entre le neuvième siècle et le seizième, entre l'archi- tecture classique romaine et l'architecture de la renaissance qui en fut le brillant ressouvenir, il y eut une autre architec- ture pleine de sève, de force et de vie qui prit racine chez nous, s'y implanta, s'y répandit à l'exclusion de toute autre, grandit, grandit démesurément et jeta un éclat que nul autre ne fera oublier. Ce fut l'architecture Ogivale. Celle-là fut une architecture nationale, ayant sa raison d'être, ses principes, ses conséquences, art logique, logique avant tout et ne craignant pas, une fois le principe posé et