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LETTRES INEDITES DE GRIMOD DE LA REYNIÈRE ÉCRITES A DIVERSES ÉPOQUES A UN LYONNAIS DE SES AMIS. SUITE DE LA PREMIÈRE LETTRE (1). je rends grâce à Mlle Féro, dont la complaisance, secon- dant votre bonté, veut bien me mettre au fait du cours des comestibles de Lyon. Je ne trouve pas que les prix, quoique chers, aient monté dans la proportion de la viande et du pain, et, quoique ces articles soient très-hauts, je les croyois encore à un prix plus élevé. Si le sucre vaut k livres , c'est beaucoup plus cher qu'ici, ou je m'en suis procuré de fort beau à 3 livres. C'est principalement les rentiers qui sont à plaindre en tout ceci ; les propriétaires vendent leurs denrées au double et peuvent encore s'en retirer •, mais ceux dont le revenu est resté le même, et dont les dépenses en tout genre ont doublé et triplé, sont vraiment à plaindre, et il faut con- venir que le plus grand nombre en est car les assignats, comme valeur représentative, pouvoienl se maintenir presque au pied de l'argent et, alors, (1) Voir la 56 e livraison, 1 e r février 1855.