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274 1>E LA VALEUR HISTORIQUE leurs fonctions étaient relatives au fisc impérial ; mais ils étaient quelquefois investis en même temps des pouvoirs du gouverneur. On connaît l'anecdote relative à ce Licinius qui pressurait d'une manière si tyrannique les habitants de Lug- dunum. Pour pouvoir se permettre de si scandaleuses exac- tions, il fallait que cet intendant eût une grande auiorité : c'est qu'il possédait en même temps celle de gouverneur (vice-prœsidialis). En sa qualité de procurator, Licinius taxait arbitrairement les colons de Lugdunum ; et, comme vice- • prœsidialis, il légitimait ce qu'avait fait l'intendant du fisc. Les procuralores étaient ordinairement choisis parmi les af- franchis de la maison impériale. Les fonctions des Procuralo- res étaient variées ; on lit dans les inscriptions ces dénomi- nations diverses : procurator provinciarum Lugdunensis el Jquitaniœ, procurator patrimonii; procurator vigesimœ hère- ditatium (intendant de l'impôt du vingtième sur les succes- sions) per provincias Ces titres divers désignent bien certainement des attributions différentes et probablement successives. Des inscriptions relatives à des personnages qui avaient été pourvus de toutes les dignités de leur pays, rappellent ce fait par une formule modeste : omnibus honoribus apud suos functus. Telles sont les paroles qu'on lit sur les pierres tumulaires de Lucius Cassius Melior, de Tiberius Pompeius et de Caius Aucius Macrinus. Le fisc avait de nombreux agents désignés par des déno- minations particulières, et dont on ne peut toujours détermi- ner avec certitude les véritables attributions : pendant son séjour à Lugdunum, l'empereur Auguste donna beaucoup de soin a l'organisation du système financier de !a Gaule. Tout l'or des Gaules affluait dans la ville que Plancus avait fondée; il venait de différentes sources. D'abord l'empire avait ses domaines, affermés au profit de l'État, et qui payaient.