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DES INSCRIPTIONS ANTIQUES DE LUGDUNUM. 26/ lutions propres ; quoique citoyens romains, leurs habitants avaient leurs lois particulières, du moins en ce qui concer nait l'administration intérieure de leur cité. Il est certain qu'ils obéissaient à la législation romaine et qu'ils suivaient le droit romain pour tous les contrats et actes judiciaires : mais ils s'étaient réservé le gouvernement de leur ville, et n'avaient accepté, à cet égard, que celles des lois de Rome qui leur convenaient. Les considérations que je viens de présenter me paraissent jeter une vive lumière sur la condition politique du Lugdu- num, et donner la solution de difficultés très-fortes. Pendant son premier âge, Lugdunum fut l'asile des Viennois exilés ; la ville naissante fut, en tout temps, colonie romaine, con dition qu'elle conserva sous les premiers empereurs. Lug- dunum n'a jamais été autre chose; cette cité fut une excep- tion : elle appartient au très-petit nombre de villes qui furent colonies d'emblée, sans avoir passé par la condition de mu- nicipes. L'opinion que Lugdunum a été municipe pendant son pre- mier âge a été avancée par le P. Menestrier d'après des con- jectures paradoxales qui n'ont pas résisté à un examen se rieux. Une seule a quelque valeur , c'est celle dont le fondement est une monnaie de Marc Antoine: mais ce qui- naire n'a jamais été une médaille de fondation , et il a servi de texte ou de prétexte a huit ou dix hypothèses contradic- toires que j'ai discutées et réfutées dans le chapitre sur l'histoire monétaire de Lugdunum, pendant la période Gallo- romaine. Aucune inscription, aucun monument, aucun écri- vain ancien ne donne a Lugdunum la qualité de municipe, et cette cité est appelée colonie par un nombre considéra- ble d'écrivains latins, de monuments, et d'inscriptions anti- ques. Ainsi donc la question est résolue: sur la foi de mes prédécesseurs, jai parlé aussi d'un Lugdunum municipe