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268                DE LA VALEUR HISTORIQUE
dans mes premiers travaux sur l'histoire de Lyon; avec hé-
sitation et réserve, il est vrai : des recherches plus appro-
fondies me conduisirent à présenter, le premier, cette opinion
que Lugdunum avait toujours été colonie. Je ne consignerais
point ici cette observation sans importance, si la découverte
de ce fait que les habitants de Lugdunum avaient toujours
été colons romains, ne m'avait amené logiquement et sans le
concours de l'inspiration d'autrui, à cette autre conjecture, qu'a
ce titre de colons romains, ils étaient complètement désinté-
ressés dans la demande des droits de cité faite au sénat
pour les Gaulois chevelus, par l'empereur Claude. Ainsi, on
le voit, la déduction était obligatoire et inévitable.
    Les institutions de Lugdunum, colonie romaine, étaient
donc entièrement modelées sur celle de Rome : on y ren-
contrait tous les fonctionnaires de la mère-patrie, avec les
mêmes attributions.
    Cependant on ne voit pas de consuls dans les municipes
qui avaient des duumvirs, et il est certain qu'il n'y en a pas
eu a Lugdunum. On dit bien avoir lu les lettres C 0 S sur
quelques inscriptions de colonies ou de villes municipes ;
mais il est possible qu'on ait mal lu: c'est l'opinion d'Orelli.
Les personnages dont la qualité paraît désignée par ce signe,
 ne sont point mentionnés dans les fastes consulaires : Rei
nesius et Marini affirment que les colonies et les municipes
 n'ont jamais eu de consuls, quoique plusieurs aient eu un
 dictateur.
    Mais Lugdunum avait un vrai sénat dans le conseil de
 ses décurions (principes civitatis, principales viri, curia ou
 collegium decurionuni). 11 ne se composait point de dix mem-
 bres, comme on pourrait le présumer d'après une interpréta-
 tion trop littérale du mot ; il ne présentait pas exactement,
 comme on la dit, le dixième de la population électorale. On
 voyait, en effet, parmi les décurions, non seulement des