Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                              BIBLIOGRAPHIE.                              243
vaine, un catalogue et un obituaire sans intérêt. Alors elle doit se passer
de tout commentaire et n'offrir qu'une série de titres exacts aux vrais sa-
vants qui voudront un jour leur donner la vie.
   Arrivant au corps de l'ouvrage, nous reconnaissons tout d'abord ce que
M. Comarmond nous avait annoncé, c'est-à-dire le pêle-mêle de tous les
matériaux épigraphiques : inscriptions honorifiques, statues, inscriptions
funéraires, bas-reliefs, amphores, briques, tout est confondu ; mais c'est
la faute des monuments !
   M Comarmond nous permettra de lui faire une petite chicane à l'endroit
du mot Ségusiave par lequel il rétablit le vrai nom de nos pères. La jus-
tice exige qu'on rende à chacun son bien. M. Comarmond n'ignore pas que
M. Aug. Bernard est le premier qui ait appelé l'attention des savants sur ce
sujet en publiant les recherches faites par lui dans les manuscrits de la bi-
bliothèque impériale ; que nous-même, au congrès de 1846 , avons lu une
dissertation sur ce sujet ; que MM. de Longpérier et de Boissieu ont en-
core fourni de nouveaux éléments. Pourquoi donc donner cette découverte
comme de lui et faire si bon marché des travaux antérieurs ? De plus, la
fameuse plaque de bronze n'est pas entre les mains de l'abbé Renon, elle
est dans la salle du conseil municipal de Feurs , et c'est nous-même qui
en avons fait l'acquisition. Ce qui ressort de plus net de cette dissertati'021
de M. Comarmond, c'est qu'il ne peut se résoudre à sacrifier le mot segu-
siani, et qu'il le laisse aux habitants de Suze, en Piémont, bien qu'aucun
titre ne puisse justifier cette prétention.
   Il faut en dire autant de la dissertation sur les inscriptions du tauro-
bole de Septimc-Sévère. On voit sur ce memument la mutilation de deux
lignes, circonstance très-remarquable, mais qui était restée tout à fait
inexpliquée. En 1846, M. de Boissieu lut un travail remarquable par le-
quel il établissait que les noms raturés étaient ceux de Clodius Albinus,
compétiteur de Sévère. M. Comarmond soutenait que c'était ceux de Àn-
toninus Caracalla. Aujourd'hui, ce dernier revient à l'opinion de M. de
Boissieu, parce que, dit-il, les mots Clodius Albinus ont reparu (ce qui n'est
pas clair). M. de Boissieu avait donc raison ? Eh bien ! il n'est ni juste ni
généreux de le taire. Plus loin, M. Comarmond établit que Vars cretaria
est l'art du potier. M. de Boissieu est encore le premier qui ait donné cette
interprétation, et qui l'ait appuyée sur des preuves irréfutables. Nous
savons , cependant, gré à M. Comarmond d'avoir abandonné sa première
interprétation de Tutele et Vinus, pour se ranger à l'avis de M. de Boissieu.
    Nous ne serons pas complètement de l'avis du conservateur en ce qui
 concerne le sarcophage trouvé à Saint-Irénée,