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UN DÉJEUNER. 231 Frédéric. Ou plutôt tu lui diras : mon cher père, vous ne voulez pas que j'épouse Hermann, parce que... pourquoi ne veut-il pas que tu épouses Hermann ? Lisbeth, tristement. Sa tête n'y est plus... parce que Hermann ne veut pas être soldat. Frédéric. Être soldat ! morbleu, je le crois bien ! Honte à l'enfant ingrat pour sa patrie, Lâche, sans cœur et mauvais citoyen Qui près de nous craint d'exposer sa vie. Frédéric (frappant du pied et agitant Lisbeth. sa canne). Hermann ! Hermann ! au secours ! Quand le pays appelle ses enfants, (au secours ! Quand le canon s'éveille à la frontière Comme le feu jaillit de sa paupière '• Honte à qui reste au sein de sa chau- Grand père, hélas ! n'a plus sa tête (mière (entière , Et ne vient pas parmi les combattants. Hermann. Hé bien ! eh bien ! en veut-on à vos (jours ? SCÈNE Vil. Les précédents, Hermann. Frédéric. Hermann, Lisbeth. Approche, avance... 11 est joli garçon; Comme ., me l o i s 6 ) n me lorgne. ,e Bien découplé, beau corps, belle près- (a quoi bon? (tance me .... . . Il, retourne, il y met de l'aisance. J Non, ce gaillard ne peut être tin le (poltron. Il j mesure à l'aide d'un bâton ; Le regard haut, l'air fier sans arrogance. . , Vingt ans de moins, des hommes Vraiment, 1 ^ . ^ il tombe dans (comme lui (l'enfance. De quoi me faire une nouvelle-armée Ah! quel malheur qu'un homme Et l'univers dirait ma renommée (comme lui, Sur les remparts de l'Ottoman détruil • Soldat si fier, le meilleur de l'armée, Ait vu partir sa raison en fumée Et soit tombé comme il est aujour- d'hui !