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144 BIBLIOTHÈQUE LYONNAISE. deux bibliothèques distinctes, bien qu'on ne puisse établir entre elles une ligne de démarcation absolue ; la bibliothèque lyonnaise proprement dite se composa d'une prodigieuse quantité d'ouvrages imprimés ou manuscrits en toutes les parties de l'histoire politique, littéraire et administrative de Lyon et du Lyonnais. M. Coste lui adjoignit des collec- tions très-nombreuses de cartes, de plans, de lettres auto- graphes et de portraits : le chiffre total des pièces qu'il re- cueillit s'élève à dix huit mille six cents articles. Sa bibliothèque eut été plus riche si ce nombre de 18,600 numéros eût été réduit d'un tiers ; elle est appauvrie , en effet, par une quantité considérable de pièces peu clignes d'y figurer. Mémoires sur procès, mandements, ordonnances de police, affiches, programmes, circulaires, lettres d'invita- tion, prospectus de l'année théâtrale, catalogues, etc. , etc. y abondent. Dès qu'il trouvait le mot Lyon imprimé quelque part, M. Coste faisait entrer la feuille ou l'opuscule dans sa collection et lui assignait un numéro d'ordre ; c'était là le défaut de sa qualité. Ces richesses exubérantes ont fait re- marquer davantage le petit nombre de manuscrits capitaux sur l'histoire du pays Mais telle qu'elle est, et bien qu'elle n'ait pas tout-à -fait répondu à l'attente générale, la bibliothèque lyonnaise formée par M. Coste n'en est pas moins l'ensemble le plus précieux, en livres et en manuscrits, qui ait été ja- mais donné sur l'histoire d'une grande ville et d'une pro- vince. C'est pour l'histoire de Lyon un trésor inépuisable de faits et de documents de tout genre : à ce titre la ville fait une acquisition de la plus haute importance. M. Antoine Coste se proposait de la donner à la cité dont il était l'un des plus honorables enfants ; il a exprimé cette résolution, sous toutes les formes et à tout le monde, pendant plus de vingt années. En lui adressant leurs ouvrages et même des manuscrits, nombre d'écrivains entendaient aug-