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Doyagf Uttlrairr m <&tw. PÉLOPONËSE. I. NÉMÉE. Nous quittâmes Karvathy avant le jour par un ciel splendide. A peu de distance de Mycènes, nous nous engageâmes dans les défilés de Dervenaki où se passa le combat dont nous avons parlé dans le chapitre précédent. Un ruisseau, dont la fraîcheur attire les insectes dorés et les oiseaux, y coule sous un impénétrable berceau de myrthes et de lauriers roses. À mesure que l'on monte, ces plantes disparaissent et le petit ruisseau coule péniblement sur un lit de rochers entre lesquels il cherche sa route, sans cesse arrêté par un obstacle , se détournant pour l'éviter et se brisant ça et là en petites cascades, jusqu'à ce qu'il trouve enfin plus bas une couche moelleuse sur un gazon parsemé de fleurs et abrité par de verts arbustes. Après deux heures de marche, nous nous trouvâmes sur les hauteurs qui environnent le vallon de Némée. Némée est une large et imposante solitude où l'on n'entre que par des sentiers dé- robés. Quelques cîmes neigeuses apparaissent au loin par dessus les premières montagnes, et les flancs de celles-ci sont couverts d'une couche de bruyères basses et sombres. Lorsque le vent y passe, il y produit le bruit et le mouvement des vagues. Il y avait autrefois là des forêts immenses, solitaires, hantées seulement par de sombres divinités et de féroces animaux, des cyprès rem-