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8 ÉTUDE SUR FRAYSSINOUS. de recevoir le sous-diaconat, il voulut s'attacher à celte utile et respectable Société de Saint-Sulpiee , qui a pour but de développerpar son enseignement les vocations ecclésiastiques. L'année suivante, Frayssinous fut promu à la prêtrise, le 18 décembre 1790; il revint le front marqué du sacerdoce , à la dernière ordination publique faite à Paris avant la révo- lution , et quand déjà grondait contre l'Eglise un orage qui allait tout emporter , trône et autels, mœurs et institutions, chrétiens et philosophes, opprimés et oppresseurs. Les incré- dules du XVIIIe siècle avaient essayé de ruiner la véracité des récits de l'histoire sur les persécutions endurées par le Chris- tianisme, dans ses premiers âges, et c'était la génération per- vertie à l'école de ces sophistes qui se chargeait de réfuter leurs mensonges, eu proscrivant les prêtres et les Beligieux, en les traînant à l'échafaud, en les accumulant dans les pon- tons ou les jetant sur la terre d'exil et à des rives inhospi- talières. Abattre les antiques et superbes monuments dont la piété de nos pères avait enrichi le sol de la France, transfor- mer en écuries et en manufactures les églises où ils avaient prié Dieu, traquer les prêtres dans les retraites où ils cachaient leur existence toujours menacée ; dans les réduits et les caves, nouvellescatacombes, où desfidèlesallaient en tremblant assis- tera l'auguste sacrifice qui se célébrait sur un autel hâtivement formé de quelques planches; renverser partout le signe sacré de la rédemption ; remplacer les fêles et les cérémonies tou- chantes du catholicisme par des pompes ineptes, empruntées aux républiques de la Grèce; placer dans le sanctuaire une impure divinité , sous la forme d'une prostituée : n'était-ce pas la conséquence la plus naturelle des doctrines d'indiffé- rence et d'athéisme préchées par les beaux-esprits, et de cet enivrement causé dans les têtes par l'orgueil de la raison humaine ? L'abbé Boyer avait été ordonné prêtre en même temps que