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                        LE REVEIL.
Par l'oreille trahi, le cœur se laisse prendre ;
Qu'à celui qu'on écoute on est près de se rendre ;
Et qu'enfin, tôt ou tard, arrive le moment.


Qu'importe au pèlerin, quand il rencontre un gîte,
Si l'hôte défiant ne l'accueille pas vite,
De l'appeler plus fort et de heurter deux fois,
Sachant qu'il faut parfois prier longtemps le maître,
Et que, pour être admis, on doit faire connaître
Et rendre caressants les accents de sa voix.


Et tel le voyageur que votre effroi repousse,
Sans s'éloigner du seuil attend l'heure plus douce
Où s'ouvrira pour lui le toit hospitalier ;
Solliciteur charmant, éconduit par la crainte,
11 sait qu'il doit attendre et que sa triste plainte
Vous occupe sans cesse et le rend familier.


Et sans se rebuter à l'espoir qui le leurre,
Le jour, la nuit,.partout, en tous lieux, à toute heure,
Cet aimable importun, sans trêve vous poursuit ;
A l'éclat du soleil comme à l'ombre discrète,
Dans le parc lumineux, dans l'alcôve secrète,
Dans vos pensers, le jour, dans vos rêves, la nuit.


                            111.


Dans tous les rêves d'or qui vous jettent leur flamme,
11 est là qui rayonne et qui parle à votre àme
En mots mystérieux, un langage inconnu,
Un langage nouveau qui trouble et qu'on écoute,
Idiome charmant qu'on aime et qu'on redoute,
Et dont le traducteur n'est pas encor venu.