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1% NOTICE SUR SA1NT-RAMBERT-DE-JOUX. Quoique l'on puisse admettre, à la rigueur, que ces habita- tions gallo-romaines n'ont pas existé toutes ensemble , on ne peut pourtant pas supposer gratuitement que les propriétaires du sol transportassent à chaque génération leurs demeures d'un lieu à un autre sans but apparent, et comme pour dérouter les antiquaires à venir. Chacun de ces emplacements était trop bien choisi pour en changer si vite. On ne peut pas croire non plus que les nombreuses maisons de notre vallée, dont nous n'avons pas sans doute indiqué le quart, eussent été anéanties toutes à la fois, un peu avant qu'il plut à saint Domitien de choisir le Bugey pour sa résidence. Nous ne trouvons ni à Saint-Rambert, ni dans le voisinage les éléments ou seulement l'indice d'une ruine si rapide et si générale. Rien ne fait supposer que les Bourguignons, par exemple, aient renversé chez nous une seule pierre de nos murs, une seule tuile de nos toits ; au contraire, on sait qu'ils se mêlèrent avec les anciens habitants ; et d'ailleurs les médailles et autres monuments que le IVe et le Ve siècle nous ont laissés, prouvent surabondamment que notre vallée n'était pas déserte à cette époque. Ainsi donc, en faisant largement la part des destructions opérées avant le Ve siècle , soit par l'ins- tabilité des fantaisies humaines, soit par les sinistres imprévus, soit par l'action lente du temps, on peut considérer une liste de vingt habitations gallo-romaines dans notre commune, comme suffisante pour faire supposer une population considérable. Elle contredit formellement, selon nous , l'assertion des légendaires qui regardent la vallée de l'Albarine comme une nouvelle thé- baïde. Mais ce n'est pas tout, quelques remarques que nous de- vons à un de nos amis, ou que nous avons faites nous-même, donneront plus de poids encore à notre opinion. Les vingt noms ci-dessus appartiennent à des hameaux ou à de simples pièces de terre. Lupieu, Laroche, Luysandre et Blan- naz seuls sont éloignés de l'Albarine. Les quinze autres sont sur ses deux rives, non pas immédiatement au bord de l'eau, mais au milieu de terrains fertiles et cultivés, la plupart au nord, c'est à dire regardant le midi, et abrités de la bise par de hauts rochers. Douze d'entre eux sont répandus sur un espace de moins