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NOTICE SUR SAINT-RAMBERT-DE-JOUX. 45l il y aurait économie et convenance. Mais on rencontrerait une opposition terrible parmi les privilégiés dépossédés ; ceux qui, pour une croix monumentale destinée à la voie publique , ont préféré les maigres ornements de la fonte de fer aux plans lar- ges et austères de la pierre, ceux-là ne renonceraient pas volon- tiers aux rideaux rouges et au bois doré. Enfin l'amour-propre du bon peuple , en voyant son église de chef-lieu réduite à un nombre de chapelles qu'on peut trouver dans la plus sauvage succursale, ne manquerait pas de croire l'honneur de St-Ram- bert compromis, et de crier à la trahison. En effet, telle est aujourd'hui la disposition des esprits, qu'il est rare de chercher le bien sans rencontrer des persécutions ou des obstacles. On voit encore , dans l'intérieur de la ville de St-Rambert, l'ancienne chapelle des Pénitents transformée en magasin de fourrage. Quoiqu'elle ait été bâtie ou restaurée à l'époque de la Renaissance, elle n'offre rien de remarquable, non plus que la petite église de Blannaz , située dans la montagne, à une lieue sud du chef-lieu. La chapelle du Mont-Saint-Michel, mentionnée dans l'acte de 1191, n'existe plus depuis longtemps. Elle était placée à une lieue nord de Saint-Rambert, dans le voisinage du hameau de Laroche, au milieu des bois, et sur le bord d'un précipice très- profond. Son emplacement est marqué par une grande croix. C H A P I T R E VIII. LE CHATEAU. En face de l'Abbaye, sur la rive gauche du Brevon, s'élève un haut rocher couronné par les ruines du fameux château de Cor- nillon. Démoli en 1602 par le maréchal de Biron, il a pourtant gardé jusqu'à ce jour quelques pans de murs soutenus par le lierre, et serait certainement mieux conservé , sans l'acharne- ment incroyable que les enfants semblent mettre à en effacer les derniers restes. Son plan est un carré long, ou, si l'on veut, un trapèze dont la plus petite face regarde le sud. Dans l'angle