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             SUR LA BIBLIOTHÈQUE LA VALETTE.                375

13 prairial (2 juin). Il déclare d'abord qu'il n'a rien trouvé
de relatif à l'Yonne. 11 offre seulement un exemplaire de
l'Encyclopédie in-folio, un exemplaire incomplet des Mémoi-
res de l'Académie des sciences et quelques autres ouvrages ;
et, pour faire plus facilement accepter son offre , il déprécie
autant qu'il le peut les manuscrits d'Auxerre. « Cela n'empê-
che pas, dit-il en terminant, que je n'apprécie infiniment
l'offre du bibliothécaire de,l'Yonne, laquelle mérite en effet
d'être accueillie et acceptée par quelque voie que celle affaire
puisse se consommer. Les 80 volumes de recueils , d'après le
détail que j'ai sous les yeux, ont un véritable prix, et ne peu-
vent en avoir nulle part autant que dans la bibliothèque de
Lyon, quoiqu'il ne s'agisse pas de monuments autographes de
la plume de grands hommes, et qu'on ail de la peine à conce-
voir comment ces originaux, qui semblent avoir fait partie de
véritables archives, ont pu être transportés et réunis à celle
distance de leur sol natal, plusieurs de ces manuscrits étant
d'ailleurs suppléés par les imprimés : ce n'en sont pas moins
des monuments parlants qui peuvent offrir des particularités
ignorées, intéressantes surtout pour le pays que nous habi-
tons. »
   On voit que le bibliothécaire de Lyon ignorait complète-
ment l'origine des manuscrits d'Auxerre. Naturellement
M. Najac, le préfet, n'en savait pas davantage. Le 15 prai-
rial, il envoya la lettre de M. Tabard au ministre, avec une
recommandation spéciale, le priant de « prendre des mesures
dignes de sa bienveillance éclairée pour faire rentrer dans les
dépôts de Lyon des pièces importantes qui n'auraient jamais
dû en être distraites. »
   Le ministre, approuvant l'échange, lit connaître cette r é -
ponse au bibliothécaire de l'Yonne par une lettre en date du
10 frimaire an XI (Ie1 décembre 1802) , mais les choses en
restèrent là, parce que, sur ces entrefaites, les écoles centra-