Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
          DÉCOUVERTE D'UNE VILLE GALLO-ROMAINE.                    151
cieuneté de l'original primitif de cette Carte; c'est qu'on y voit
figurer les trois villes d'Herculanum, de Pompeï et de Stabia,
détruites ou plutôt ensevelies l'an 79 de Jésus-Christ, par l'érup-
tion du Vésuve. Cet original était donc antérieur à cette grande
catastrophe, et ce n'est point le faire remonter trop haut que de
l'attribuer à Agrippa.
   Le copiste auquel nous devons la carte actuelle est, toujours
suivant Mannert, un moine ignorant du XIIIe siècle. 11 y a en-
tremêlé plusieurs indications chrétiennes qui ne s'accordent
guère avec les temples païens qu'on y remarque. Elle compre-
nait l'univers entier tel que le connaissaient les Romains, tandis
que l'Itinéraire ne sort jamais des limites de l'Empire. Cet Iti-
néraire, plus récent et moins détaillé que la carte dont il est
issu, contient pourtant quelques routes nouvelles ajoutées par
Dioclétien et Constantin. Mannert croit que la dernière édition
que nous possédons de ce document date de la fin du IVe siècle.
   Enfin , le savant géographe fait une observation d'une grande
importance. L'expérience lui a appris qu'en général les chiffres
àe\a.Carte méritent plus de confiance que ceux de {'Itinéraire.
Ce dernier ayant été transcrit successivement à plusieurs repri-
ses , a été plus souvent exposé aux erreurs des copistes que la
carte qui n'a été copiée qu'une fois sur un original fort ancien.
   Après ces explications préliminaires, arrivons à l'application.
Les deux documents dont nous venons de parler sont parfaite-
ment d'accord sur la distance totale de Lyon à Mâcon, qu'ils
fixent à 30 lieues gauloises, soit 45 mille romains. Ils sont éga-
lement d'accord v'à 157 mètres près) avec les mesures officielles
françaises, telles que les donnait le Livre de poste avant que la
route eût été allongée par la rectification qui lui fait contour-
ner les hauteurs de Limonest. Mais ces deux autorités sont en
complet désaccord sur le placement des stations intermédiaires
entre ces deux villes.La Carte qui, d'après Mannert, serait la pre-
mière en date, ne donne qu'une station, celle de Lunna, qu'elle
place à 16 lieues gauloises de Lyon, et à 14 de Mâcon, ce qui par-
tage la distance en deux parties presque égales. L'Itinéraire adopte
un ordre de choses tout à fait différent. Il divise la distance en trois