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146 LAVOURS. « Voilà , ajoute M. de Moyria, à quoi se réduit l'ins- cription du lit du Roi, malgré sa dénomination pompeuse. Les poètes ne seront pas contents de celte froide description, mais tout leur est permis, de par Horace ! Ils pourront, quand bon leur semblera, faire reposer Charles-le-Chauve dans notre bisomum, et la désignation populaire se trouvera expliquée. » Suivant une tradition accréditée dans le pays, le corps de l'empereur Charles-le-Chauve aurait été déposé sur cette pierre. Certes, je ne suis pas poète. Mes études historiques m'ont appris à n'accueillir qu'avec une grande réserve les faits dénués de preuves, seulement étayés sur des inductions ou des probabilités, et néanmoins, je suis loin de partager l'ironique incrédulité de M. de Moyria sur celte ancienne tradition, parce qu'elle est précisément confirmée par les documents de l'histoire. Que le lecteur en soil le juge. Il est constant qu'au retour de son expédition d'Italie Charles-le-Chauve expira au pied du Mont-Cenis, dans le village de Brios, aujourd'hui Apvrieux, et que son corps fut transporté à bras d'hommes de ce lieu à Nantua, où il fut inhumé. Les Annales de Saint-Bertin, année 877, les Annales bénédictines de Mabillon, la savante dissertation de M. Billet, archevêque de Chambéry, ne permettent pas de controverse sur ces faits (1). Or. si le corps de Charles-le-Chauve, porté à bras d'homme, a suivi nécessairement la route de Brios à Chambéry ; si, comme il est très-probable, il a pris la voie du lac du Bourget pour entrer dans le Bugey, et qu'il ait traversé le Rhône près de Lavours; si, allant à Nantua, les porteurs ont suivi la route de Lavours à Belley, sur le bord de laquelle était le bisôme, esl-il étonnant que, trouvant en chemin une grande ( i ) Monotj. fti'.w. (tu Bugey, page 5g.