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140                               SEYSSEL.

   Parmi les antiquités de Seyssel, on remarque le cippe d'un
personnage consulaire, dont l'épouse mourut en cette ville.
Ce monument, d'un intérêt local assez grand, me paraît, en
outre, soulever et résoudre des questions historiques dignes
de fixer l'attention des érudits. Le judicieux et exact de Veyle,
qui s'est occupé avant M. de Moyria des inscriptions romaines
du Bugey, reproduit celle-ci dans son recueil manuscrit ; au
surplus, M. de Moyria l'a également relevée sans variante :
               CAIVS C L O D I V S G R I S P I N V S
               P R J E F E C T V S G A L L . II V I R
               I V R I S DICVNDO
               COS. III. SIBI VIVO ET
               S E C V N D I N . E P O N E N D V M C.
   Caius Clodius Crispinus, de l'illustre famille Clodia, fut
élevé aux plus hautes fonctions de l'empire par Trajan. Celle
inscription, dont l'exactitude et l'authenticité ne peuvent être
suspectées, puisqu'elle a été lue et relevée {fer des hommes
versés dans la science épigraphique, est un document précieux
sur deux points d'histoire problématiques. Contre l'opinion im-
posante des auteurs de l'Art de vérifier les dates, elle confirme
les fastes consulaires de Cassiodore qui mentionne les trois
consulats de Crispinus à des époques correspondant aux a n -
nées 108, 113, 118 de l'ère chrétienne. L'Art de vérifier les
dates n'admet qu'un seul consulat de Crispinus en 113, et
revêt de cette dignité en 110 un nommé Priscinus, d'après
un document qui a semblé fort douteux aux auteurs des Tables
chronologiques (1), puisque dans l'incertitude ils ont inscrit :
« Clodius Crispinus ou Priscinus. » Sur cette confusion de
consulats, Tillemont est conforme a l'Art de vérifier les dates


  (t) Tab. citron, de Lenglet et Dufrenoy. — L'Art de vérifier les dates, années
109, 110 et 1 1 3 .