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                   C H A R L E S REYNAUD (1).

  Il y a très-peu de temps nous rendions compte ici du volume
de poésie que venait de publier notre jeune collaborateur Charles
Reynaud , et déjà il nous faut annoncer sa mort!
   Nous qui l'avons vu à l'œuvre tout cet hiver, alors qu'enfermé
dans sa retraite de la Roche-Sanglar, il achevait loin de Paris ,
et à la hâte ses Épitres et Pastorales , il nous semble main-
tenant qu'il avait peut-être un pressentiment de sa fin.I/épi se
pressait de mûrir ; on peut dire que la mort l'a pr's la couronne
au front.
   La célébrité lui venait de tous les côtés. La presse avait été
unanime à lui décerner des éloges ; décoré depuis huit jours,
fêté par ses amis , tout semblait le convier à une destinée bril-
lante ; et c'est juste à ce moment qu'il tombe atteint comme
d'un coup de foudre. Les anciens disaient: celui-là est aimé des
Dieux qui meurt jeune. Ah ! si ce proverbe est vrai , c'est sans
doute parce qu'il est impossible de ne pas se sentir douloureu-
sement attendri de pitié devant ces figures qu'entoure l'auréole
  '\ ) Charles Reynaud est mort à Paris, le lundi 22 août, à l'âge de Ironie -
deux ans