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 84                BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Pépin après la réponse du pape. Mais Eginhard place la mission
de l'évêque saint Burchard et du prêtre chapelain Fulrad vers le
pape Zacharie en l'année DCC1L et le fait de l'avènement en 750
(DCCL). Du Rivail ne pouvait pas mieux se renseigner qu'auprès
du disciple d'Alcuin, du secrétaire même de Charlemagne. Il
est certain, comme l'atte-tent tous les monuments, que depuis
longtemps alors Pépin était roi de fait. Il est vrai que M. Guizot,
traducteur d'Eginhard, dit en note que la chronique de cet his-
torien est fautive de 744 à 754. Mais il était naturel que du Rivail
suivît cette chronique.
    L'on conçoit, enfin, que, pour se guider dans les voies
 épineuses de la chronologie, surtout pour l'histoire de l'Alle-
 magne, il n'avait pas les moyens commodes dont nous dis-
 posons. Ajoutons que ce qui regarde l'Allemagne et le Pié-
 mont, ne constituait que la partie accessoire de son sujet hien
 positivement tracé.
   Hommage donc et reconnaissance à ces hommes qui sont
entrés résolument dans des sentiers hérissés d'ohstacles, et nous
ont rendu faciles nos études archéologiques ! Si nous profitons
 de leur pénibles recherches, n'ayons que de l'indulgence pour
les erreurs qui ne pouvaient manquer de leur échapper, surtout
quand ils ont été surpris par la mort au milieu de leurs travaux,
et quand nous savons qu'ils n'ont pu revoir leur ouvrage. Telle
est, je crois, la règle que nous devons généralement nous pres-
crire quand nous entreprenons de publier et d'interpréter des
Å“uvres posthumes.
   Que, pour des faits d'une antiquité fabuleuse et enveloppée
de nuages, Aymar se soit rendu l'écho des traditions qui de son
temps étaient encore à la mode ; qu'à l'imitation des historiens
qui l'ont précédé, il ait cru voir dans un des petits fils de Japhet
l'origine du nom et des rois des Allobroges ; qu'il dise que le
géant Briard gouvernait le pays avant le déluge ; qu'il fasse même
remonter jusqu'aux Troyens la fondation de Grenoble ; c'est là
une petite vanité patriotique, commune à la plupart des histo-
riens. Les origines de Rome, de Carthage et de tant d'autres
villes ne sont guère plus solidement établies. H y a là évident-