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                  BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.                     41)5
écrites simplement, mais avec chaleur, et sans doute au moment
même où elles ont été inspirées soit par la vue des choses, soit
par de belles et fécondes lectures. Quelquefois, c'est le commen-
taire animé d'un texte qui a frappé l'auteur par les applications
imprévues auxquelles il peut donner lieu. Nous avons remarqué
çà et là de brillantes images qui ont le mérite d'exprimer avec
précision des idées importantes; celle-ci, par exemple: « Le ratio-
nalisme qui, dans son orgueil, répudie l'inspiration divine, est
comme une terre qui croirait pouvoir être fertilisée sans les rosées
du ciel (p. 24) ; » et cette autre: « Dans ces préceptes sublimes où
le stoïcisme semble le précurseur des commandements divins, on
croit sentir palpiter le souffle chrétien, comme ces haleines em-
baumées qu'on respire sur les mers lointaines, et qui révèlent
au navigateur l'approche d'une terre fortunée (p. 93). » Ne
sont-ce pas là de ces comparaisons dont parle La Bruyère, où
l'on reconnaît les esprits justes ?
   Mais il nous est permis d'y reconnaître plus qu'un esprit juste ;
il faut ajouter un esprit chrétien. M. Olivier, et nous devons l'en
féliciter, laisse nettement voir à quelle source il puise ses pensées
élevées et ses généreux sentiments. Nous pourrions accumuler
ici des citations qui lèveraient tous les doutes à cet égard.
C'est à la lumière des paroles divines prononcées il y a dix-huit
siècles, que M. Olivier juge les faits de nos jours ; nous l'en
louerons, car c'est faire acte de saine logique. Ceux qui se disent
spiritualistes et qui s'arrêtent en deçà du christianisme, s'ar-
rêtent au milieu d'un grand chemin ; ils ne savent pas user
jusqu'au bout de ce que saint Thomas d'Aquin appelait la jorce
trop peu connue du raisonnement.
    Après les livres saints, c'est Tacite que M. Olivier cite le plus
souvent. On voit qu'il lit beaucoup ce grave historien d'une
 époque si curieuse et si instructive ; et, sans doute, cette prédi-
lection tient moins au génie de l'écrivain qu'à la singulière res-
 semblance qu'il est permis de trouver, sur quelques points, entre
cette époque et celle où Dieu nous a placés. Les rapprochements
 de ce genre abondent dans plus d'une page des Pensées : quel-
 ques-uns sont très-frappants. Ils nous ont rappelé ce savant