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                  BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.                   4i.>
comme des perles enchâssées dans du corail, et ses yeux bril-
lants blessent comme les flèches des noirs habitants du Bernou.
   « Elle vaut Tunis avec Alger, Tlemcem et Mascara, leurs bou-
tiques, leurs marchands et leurs étoffes embautnées.
   « Elle vaut les bâtiments qui traversent la mer bleue avec leurs
voiles pour aller chercher les richesses que Dieu a créées pour
nous. »
   Si la poésie turque n'a pas cette saveur, on ne peut nier que
M. de Sugny n'ait conservé la fraîcheur des idées et l'originalité
des pièces qu'il a traduites. En voici une charmante, que nos
poètes les plus élégants seraient heureux de signer. On ne peut
pas dire qu'elle appartienne plutôt au génie de l'Orient qu'à
celui de l'Occident, mais elle sera certainement admirée de tous
les esprits tins, de toutes les imaginations poétiques. Nous di-
rons plus tard le nom de l'auteur.

                            L'ABSENCE.
             (l'est le temps des roses nouvelles ;
             Leurs frais boutons sont entr'ouverts,
             Et du sein de ces fleurs si belles
             Monte un doux parfum dans les airs.      m
             Quand la jeune fille que j'aime
             Venait ici, rose elle-même,
             Conter aux roses ses secrets,
             Tout semblait prendre un air de fête :
             Les jasmins inclinaient leur tête
             Pour rendre hommage à ses attraits ;
             Les églantiers ouvrant leurs branches
             Inondaient de corolles blanches
             La poussière de son chemin.
             Mais aujourd'hui, douleur arrière !
             Cette beauté qui m'est si chère
             Ne parait plus dans mon jardin.
             Mahomet, que te font ces roses,
             Loin de l'objet de Ion amour?
             Il faut que jusqu'à son retour
              0e tes larmes lu les arroses !