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420                BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
dessin de Michel-Ange bien rude et bien abrupt, et qu'il n'eût
été violemment tenté d'en adoucir les contours. On voit où un
pareil système pourrait conduire. Les auteurs seraient embellis
sans doute, mais ils ne seraient plus eux, et, sous les ornements
étrangers dont ils seraient revêtus, on aurait de la peine à re-
trouver leur personnalité.
   Beaucoup de pièces du livre de M. de Sugny sont trop élé-
gantes, trop gracieuses, trop dans le goût le plus délicat de la civi-
lisation française, pour que nous n'ayons quelque peu la crainte
que le traducteur ait parfois embelli ses modèles, soit en esqui-
vant ee qu'à notre point de vue il a jugé des défauts, soit en leur
prêtant des beautés dont les auteurs originaux étaient privés.
A part cela, le livre de M. de Sugny est une Å“uvre trop grande,
trop sérieuse pour ne pas mériter toutes nos sympathies. Nul
doute que les jeunes auteurs ne tournent enfin leurs regards
vers cet Orient, berceau de notre civilisation, et qu'ils ne se hâtent
de porter leurs pas vers ces contrées dont M. de Sugny vient,
d'une manière si brillante, de leur ouvrir le chemin.
                                           A. VlNGTRlNHÃK.