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180 l.K RÉVEIL. Voyez ! voyez là -bas : l'horizon se colore ; La lumière est partout. Oh ! la brillante aurore ! Et quel jour éclatant elle vient annoncer ! Toute ombre disparaît et vous êtes ravie ! Ah ! c'est que nous nommons cet instant de la vie D'un nom bien doux à prononcer. C'est le printemps béni ! Le voilà qui se lève ! Le printemps radieux plein de flamme et de sève, De secrètes clartés et d'étranges splendeurs ; Qui fait bondir le sang et battre les artères Et qui fond les glaciers et les cœurs solitaires Aux feux brûlants de ses ardeurs. Le printemps tout rempli de mystères ! Cet âge Où les désirs du cœur colorent le visage Et se lisent si bien sur un front rougissant ; L'heure où l'adolescent secoue avec puissance Les langes trop étroits où dormait son enfance Qui s'en échappe en frémissant. Enfant ! Dieu vous lit belle, et, pour vous rendre heureuse, 11 ajoute à ce don de sa main généreuse Les fleurs du renouveau, ses parfums et ses chants. Ouvrez, ouvrez votre âme au souffle qui l'apporte. À ce doux visiteur ceux qui ferment la porte Sont les brutes et les méchants. Dans son air bienfaisant vous commencez à vivre. Amassez avec soin les trésors qu'il vous livre ; Sans tarir le présent c'est doter l'avenir. Cette courte saison est la seule où l'on cueille. C'est là que vient, plus tard, quand l'à me se recueille, S'alimenter le souvenir. Léon DURAND-COEUR.