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             Dopagf littéraire m textes.



        PÉLOPONÈSE.
                                  i.


                            L'EUROTAS.


    Nous partîmes pour Sparte à cette heure indécise qui n'est
plus la nuit, mais pas encore le jour, et .pendant laquelle, dans nos
 climats, une lutte fantastique , admirable à suivre dans ses di-
verses phases, s'établit entre les ténèbres et la lumière. En
Grèce, cette heure n'est qu'un instant dont il faut se hâter de
saisir le charme au passage; les Grecs l'appellent ^ « p a c ^ a r a ,
d'un mot qui signifie faire incision, percer. Partout, en effet, des
traînées de lumière s'allument au ciel par jets capricieux, comme
si quelque artiste, rêvant un tableau sublime et des scènes que
l'imagination seule d'un Dieu peut concevoir, traçait d'avance
avec son burin d'or les grandes lignes qui doivent circonscrire
dans l'espace les montagnes , les forêts et les mers, et fixer à
chaque objet sa place dans le cadre immense de son Å“uvre. Des
silhouettes pourpres arrêtent de toutes parts les contours exté-
rieurs des choses ; puis une lumière plus ample se répand dans
l'atmosphère, et des formes incomprises semblent sortir du chaos;
quand surgit enfin le soleil, Å“il de Dieu contemplant son ou-
vrage, la nature apparaît comme une création nouvelle, et l'on