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 390           NOTICE SUR SAINT-RAMBERT-DE-JOUX.
   diée à saint Roch s'élevait sur un monticule ; tout auprès était le
   cimetière de l'abbaye. Une charte de 1268, citée par Collet, nous
   apprend que les corps des habitants de Saint-Rambert, décédés
   après l'âge de sept ans, étaient enterrés dans ce cimetière, et que
   les droits de sépulture, les chandeliers ou cierges , et les vête-
   ments précieux des défunts appartenaient aux moines. Il est
  probable que les enfants étaient enterrés autour de l'église pa-
   roissiale, dans le cimetière actuel.
      11 ne paraît pas que les constructions de notre abbaye méritent
  de grands regrets de la part des artistes ni des antiquaires. On
  n'a trouvé dans leurs débris rien d'orné , rien de monumental,
  rien même d'ancien ; car nous ne pouvons employer ce mot
  pour de pauvres moulures du XVe,ou XVIe siècle dont les por-
  tes étaient entourées ainsi que les fenêtres ; pour de mesquins
  écussons dont la date la plus reculée serait de 1480 ; enfin pour
  de longues murailles presque récentes, froides, lisses, monoto-
 nes, et qui allaient tomber d'elles-mêmes , lorsque le marteau
 du maçon les jeta sur le sol.
     Il n'en est malheureusement pas ainsi de l'église, intéressante
 par son antiquité , sinon par son élégance et ses vastes dimen-
 sions. Elle devait ajouter à l'agrément du paysage, et comblerait
 aujourd'hui une lacune fâcheuse parmi les rares monuments re-
 ligieux du Bugey. Elle fut démolie en 1793, et, certes , on ne
 s'attendait pas à en voir reparaître une portion remarquable,
 lorsqu'un éboulement arrivé en 1838, au milieu d'un parterre,
 à la place qu'avait occupée le chœur , fit supposer que la crypte
 existait encore. L'abside centrale de cette crypte et les arrache-
 ments de ses absides latérales se voyaient toujours, il est vrai,
au bord d'un chemin où elles servaient de contre-forts au jardin
supérieur, mais on croyait l'intérieur anéanti, et le parement
défiguré par des réparations maladroites n'attirait nullement les
regards. Les déblais terminés , on procéda à une restauration
complète. Les murs étaient intacts ; les jours bouchés furent
rouverts ; la suppression de l'escalier communiquant avec l'é-
glise nécessita une porte dans le milieu de la convexité de l'ar.-
side centrale. Les colonnes gisaient renversées, mais les frag-