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278          NOTICE SUR SA1NT-RAMBÈRT-DE-JOUX.
voir connu le litre original, mais , comme l'a fait remarquer
M. de La Teyssonnière, le pape Célestinet l'empereur Henri, ci-
tés dans l'acte, étaient morts depuis huit ans en 1206. M. Dé-
pery, qui, en écrivant son Histoire hagiologique du diocèse de
Selley, n'avait pas consulté l'Histoire de Savoie de Guiclienon,
est tombé dans la même erreur que Garreau pour avoir voulu
éviter celle de l'Histoire de Bresse. La liste des abbés de Saint-
Rambert est en outre intervertie ; Bernard dont il fait le 6e abbé,
qu'il donne pour successeur à Humbert, et qu'il fait mourir en
1206, vivait en réalité en 1223 et 1230, ainsi que l'a noté Gui-
clienon. Il doit tenir le 7 e rang et céder le 6e à Régnier.
   Le titre original qui existait encore au siècle dernier dans les
archives de Saint-Rambert, où Guichenon l'avait vu cent ans
auparavant, a été perdu depuis cette époque. II en reste un grand
nombre de copies plus ou moins anciennes ; quelques unes
sont authentiques et notariées ; toutes portent le millésime 1196.
   Voici donc les comtes de Savoie devenus les hommes liges des
abbés de Saint-Rambert pour le mince domaine que ceux-ci
viennent de leur céder. Toutefois cet état de sujétion et d'humilité
ne durera pas longtemps. Le donjon que les comtes possèdent
au milieu des terres d'autrui, tout misérable qu'il est, va leur
être plus utile que le plus vaste de leurs palais. 11 sera le centre
où iront se réunir presque toutes les terres du voisinage. A peine
quelques années se sont-elles écoulées, que la Savoie enveloppe
déjà comme d'un réseau l'abbaye qu'elle convoite. Tout ce
qui entoure Saint-Rambert devient Savoie ; impuissant, au XIIe
siècle, à garder sa propre citadelle, à se défendre contre des pil-
lards ou de pauvres feudataires , l'abbé de Saint-Rambert l'est
bien d'avantage, plus tard, contre la volonté sans réplique d'une
 famille de princes ambitieux, il lui faut de nouveau céder et
 s'humilier ; ses limites se resserrent, ses titres lui sont ravis, et
il se trouve à la fin fort heureux de conserver sous les murs de
sa basilique chancelante , quelques arpents dont il nourrit ses
 prébendiers.
  Aucun acte, du moins à notre connaissance, ne révèle les mo-
yens employés par les comtes de Savoie, pour s'enrichir aux dé-