Revue du Lyonnais » série 2 - n°7 ( 1853 ) » pp.428

8                      JEAN LE SCUJBE.
    Des animaux géants aux tournures étranges,
            Au pas grave et pesant.

    Sous les arbres profonds des forêts séculaires,
    De vieux oiseaux rêveurs, aux plumes centenaires ,
              En cercle rassemblés,
    Jetaient de longs regards aux sombres avenues
    Et devisaient entr'eux de choses inconnues
              Et d'âges écoulés.

    Aux limites du ciel, dans l'éclatante zone,
    Parfois en rugissant passait un lion jaune
              Ardent comme un tison.
    Sorti comme un boulet de sa noire tanière,
    Sous les vents du désert raidissant sa crinière,
              Il rayait l'horizon.


                              VI.

    C'étaient des palais d'or, des villes endormies
    Où des géants muets, ainsi que des momies
              Le long des murs rangés,-
    Ouvrant avec lenteur leur pesante paupière ,
    Nous regardaient passer avec leurs yeux de pierre
              De six mille ans chargés.


                             vu.

    Vous qu'il savait trouver, expressions sonores,
    Tropes inattendus, bizarres métaphores,
             Tours de phrase inconnus,
    Langage oriental, souffles de fantaisie,
    Éblouissantes fleurs, rayons de poésie.
             Qu'ètes-vous devenus ?