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408               BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
point marqué, et c'est là qu'il les attend pour les reconduire
par un détour pénible et ténébreux plus près de cette per-
fection qu'elles oublièrent un moment. » Malheureusement, au
milieu de ces luttes et de ces crises, les meilleurs es-
prits se troublent; effrayés du mal qu'ils voient de trop près,
ils méconnaissent « le bien dont ils sont eux-mêmes les ou-
vriers. » C'est ce qu'a fait M. Olivier ; nous serions heureux
d'attirer sa pensée sur le savant écrit de notre cher Ozanam ;
il y trouvera, nous en sommes certain, une réponse à toutes
ses craintes et de solides raisons d'espérer.
   Oui, si vous le voulez, sur certains points nous semblons
descendre ; mais c'est « une courte pente pour remonter des
cimes plus hautes qui ne seront pas encore les dernières. » Ne
parlons donc plus d'agonie, ni de mort ; ce serait une erreur ; ce
serait aussi un danger. Le découragement ne vaut rien, ni aux
sociétés, ni aux individus ; et pour parler encore le beau langage
de M. Ozanam : « Souvent il est bon d'humilier les hommes,
jamais de les désespérer. Il ne faut pas que les âmes perdent leurs
ailes, comme dit Platon, et que, renonçant à la hauteur d'une
 perfection qu'on leur déclare impossible, elles se rejettent tout
 entières vers de faciles plaisirs. » Ceux-là méritent bien de la
patrie qui combattent pour elle, comme dit Hector dans le vers
auquel nous faisions naguère allusion, qui au lieu d'effrayer
ses défenseurs en exagérant les dangers qu'elle court, les rallient
au contraire pour lutter énergiquement contre l'ennemi. Notre
patrie, à nous, c'est la société chrétienne , ses dangers , ce sont
les erreurs et les vices qui lui livrent l'assaut depuis dix-huit
cents ans ; ses défenseurs, ce sont tous les honnêtes gens qui
 établissent n'importe quelle vérité ou prêchent n'importe quelle
 vertu : et c'est précisément parce que M. Olivier, au lieu de se
 borner à gémir, s'est jeté dans cette mêlée, que nous le félici-
 tons de son livre et que nous nous permettons de l'en louer.

   Ce livre, en effet, ne sera pas inutile ; il contient plus d'une
réflexion imprévue qui peut-être fixera quelque àme flottante ;
il fera parvenir de salutaires pensées en des esprits qui ne les