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392 NOTICE SUR SAINT-RAMBERT-DE-JOUX. aux arêtes verticales. L'autel, placé aujourd'hui à l'occident, contre le mur du fond, était adossé à la portion circulaire de la maîtresse-apside ; sa face, d'une grande pierre commune , n'a qu'une moulure très-simple autour d'un champ légèrement en- foncé ; un charnier a été trouvé au devant. Deux portes s'ou- vrent à droite et à gauche dans les absides secondaires ; le lin- teau de celle qui conduit au nord porte un grand lobe sculpté en creux et semble appartenir à une ancienne restauration. La cha- pelle qui vient à la suite renfermait un petit escalier communi- quant avec l'église supérieure. Les sculptures qu'on y voit sont les seules de toute l'abbaye qui restent encore sur place. Ce sont : une main et une tête de taureau grossièrement sculptées sur des consoles, à la naissance de la voûte. Par malheur, la barbarie n'a pas d'époques. La leur, qui est extrême, ferait sup- poser qu'elles sont l'œuvre d'un enfant, et il est impossible de s'en servir comme d'un point de départ pour fixer l'âge du monu- ment. Nous ne pouvons pas non plus asseoir une supposition sur l'examen seul de l'appareil, qui est ici de moellons très-réguliers et très-petits, car la facilité de se procurer dans les environs des pierres d'un volume égal, a dû favoriser singulièrement le paral- lélisme des assises. Toutefois nous serons amené à une date ap- proximative, soit par l'examen des caractères négatifs plutôt que positifs de notre monument, soit par le style ancien des chapi- teaux qu'on a trouvés épars autour de lui, soit enfin par la cer- titude que l'église supérieure, en certaines portions , était l'œu- vre du XIe et du XIIe siècle. Nous croyons donc qu'on peut as- signer le XIe aux cryptes que nous venons de décrire. Nous ne connaissons rien d'antérieur dans tout le pays. H. LEYMARIB. {La fin au prochain numéro).