Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
330                      -FRÉDÉRIC OZANAM.

   Ceux qui l'ont connu savent tout ce qu'il y avait de richesse
dans cette active intelligence et d'élévation dans ce noble cœur.
L'expression de ses volontés dernières présente des traits de
délicatesse qui le feraient mieux apprécier encore, si besoin était.
   La perte de Frédéric Ozanam sera vivement sentie par la so-
ciété de Saint-Vincent de Paul, dont il était un des soutiens les
plus zélés. Il s'en occupait constamment et la regardait comme
destinée à ramener le peuple au christianisme. Dans ses conver-
sations et dans ses lettres, il en parlait fréquemment. Un jeune
professeur (1), qui a écrit sur ce cher défunt une notice à la-
quelle nous avons fait ici plusieurs emprunts textuels, termine
son travail en citant quelques lignes d'une lettre où Ozanam l'en-
tretenait de cette admirable association :

   « Je sais , disait-il, que la conférence de Saint-Vincent de Paul d'Aix
continue à prospérer. Attachons-nous à la charité ; c'est le moyen le plus
sûr de servir la bonne cause au milieu des controverses et des animosités
qui divisent les hommes. C'est aussi le moyen de sanctifier notre vie et de
la consoler en même temps, car la vue des misères d'autrui est bien faite
pour nous rendre nos chagrins plus supportables. »

   Les membres de cette société, qu'il avait fondée, lui ont donné
à Marseille même des preuves de cette noble amitié qui unit les
chrétiens, et quelques jours après sa mort, le 12 septembre , ils
étaient réunis dans l'église de Saint-Charles, faisant célébrer un
service funèbre pour demander à Dieu le repos éternel de cette
belle âme qui a tant travaillé à la gloire de la religion et des let-
tres chrétiennes.
                                             F . - Z . COLLOMBET.


  (1) M. Augustin .louve, dans la Gazelle du Midi,