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              NOTICE SUR SAINT-RAMBERT-DE-JOUX.                   285
coûteuse, que la tranquillité abandonne la vallée, que les déserts
les plus impraticables retentissent du fracas des marteaux ou des
gémissements des roues hydrauliques ; mais, ces vices nouveaux
sont ceux de la France entière, ils sont ceux de tout l'univers civi-
lisé. En revanche, la mendicité a presque entièrement disparu ;
l'égale répartition des charges et des bénéfices communaux,l'éclai-
rage public, la construction de monuments d'une utilité générale,
l'excellence de l'ancienne route, la création des nouvelles voies vici-
nales, le défrichement des terrains incultes, le travail dans toutes
les classes et à tous les âges nous promettent une amélioration
pour ainsi dire sans bornes et constatent celle qui s'est déjà opérée.
La médisance cessa de trôner le jour où le banc devant la porte fut
remplacé par la causerie à huis clos. Tant pis pour les artistes,
si l'on peuple leurs chères solitudes, si l'on assainit leurs vieilles
fabriques moussues ; la laine et le fer valent bien des idylles.
D'ailleurs la tuile creuse qui couvre à présent tous nos toits est
d'un pittoresque plus noble que le chaume, et la splendeur pous-
sinesque de nos montagnes n'a point à craindre les envahisse-
ments des mulljennys. Maintenant nous allons revenir à l'histoire
de Saint-Rambert, que nous terminerons en quelques mots.
   Saint-Rambert appartint pendant vingt-quatre ans à la France,
ainsi que la Rresse et le Bugey, par suite de la conquête de ces pays
que le roi François premier fit sur le duc de Savoie en 1535.
   L'an 1559, en vertu du traité de Paris, Saint-Rambert, avec
les provinces dont il faisait partie, rentra dans le domaine de la
maison de Savoie, pour en sortir de nouveau en 1601. Cette fois,
l'échange du marquisat de Saluées que fit Henri IV contre la
 Bresse et le Bugey, livra définitivement et pour toujours notre
 vallée à la France. 11 ne parait pas que Saint-Rambert ait souffert
en aucune manière dans cette transaction. On lui laissa ses offi-
ciers particuliers ; seulement la justice s'y rendit dès-lors au nom
du roi de France, et son tribunal ressortit du parlement de Bour-
gogne. Cet état de choses dura presque sans changements jusqu'à
la révolution.
   Henri IV qui ne tenait point à conserver des forteresses inutiles
au milieu de ses états, fit démolir par le maréchal de Biron plu-