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280 NOTICE SUR SA1NT-RAMBEUT-DE-JOUX. scrupule de raser les bâtiments qu'il ne leur convenait pas de garder. La maison conventuelle, les cloîtres, l'église et l'abba- tiale furent démolis, et leurs décombres dispersés pour faire place à un parterre. Une partie des constructions situées près de l'en- trée du sud, et plus loin, au nord, la maison du prieur, furent seules conservées; encore un mur vint-il les séparer en deux pro- priétés distinctes. Ces fragments relativement très-modernes, al- térés pourtant à différentes reprises, et dépourvus de toute espèce d'importance sous le rapport de l'art, nous prouveraient, à dé- faut d'autres documents, la décadence rapide de l'Abbaye de Saint-Rambert, depuis sa mise en commende au XVIe siècle. On pense bien que l'histoire de cette décadence offrirait peu de faits intéressants, aussi nous bornerons-nous, sur ce point, à la courte notice que nous venons de donner ; la question monumentale trouvera plus loin sa place. CHAPITRE III. LA VILLE. Pendant que l'Abbaye de Saint-Rambert perdait un a. un ses domaines, oubliait ses vieux privilèges, et, grâce à la faiblesse ou à l'incurie de ses chefs, marchait à grands pas vers sa ruine, une petite commune se formait à ses pieds , de son aveu et à ses dé- pens. Protégée par les comtes et ducs de Savoie, ses maîtres, elle acquit d'eux des franchises non pas absolues, car les religieux s'étaient, comme on l'a vu plus haut, réservé quelques droits dans le bourg, mais assez importantes pour rendre sa condition fort douce et donner de l'essor à son commerce. Nous allons in- diquer en peu de mots les principaux événements dont elle a été le sujet ou le théâtre. La plus ancienne charte relative à l'Abbaye, dont nous ayons connaissance, fait déjà mention du bourg ou ville de Saint-Ram- bert. C'est la bulle du pape Célestin III citée plus haut : monaste-