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CHANTS 1)'UN EXILÉ. Et puis au pied du coteau Notre chaumière isolée. Doux et pieux souvenir ! Mais, las ! cet heureux mensonge, Enfant d'un ardent désir, S'évanouit comme un songe. Je vois l'étroite fenêtre Que la vigne en ses festons Orne de riants frontons, Et l'humble toit que le hêtre Cache aux yeux de l'étranger ; Là , se pressaient, en automne, Dans notre petit verger, Les doux trésors de Pomone. Ici la frêle mésange Venait se prendre au lacet Que ma jeune main tressait ; Et, dans le lac, la phalange Des blancs poissons entourait Carrés et ligne perfide Qu'un espiègle leur tendait Sur cette plaine liquide. Quand de sa brûlante haleine L'été dévorait nos champs, Quand l'oiseau cessait ses chants. Assis près de la fontaine, Sous l'ombrage des forêts, .l'étanchais ma soif ardente,