page suivante »
CHANTS D'UN EXILÉ. 267 Et je buvais à longs traits L'onde pure et bienfaisante. Quand du soir l'ombre rougeâtre Descendait sur le vallon, Là , venait danser en rond, Une jeunesse folâtre ; Et, sous les yeux de l'aïeul, Aux doux sons de la musette, A l'ombre du vieux tilleul, Résonnait la chansonnette. Ces lieux où dans mon enfance Je me livrais au plaisir, Sont pour moi le souvenir Des beaux jours de l'innocence. J'entends des sons gracieux: C'est la cloche du village Qui nous rappelle les cieux Et qui charmait mon jeune âge. Puis, se présente à ma vue Au milieu d'arbres fruitiers, D'aubépine et d'églantiers, L'église à la flèche aiguë Où l'oiseau pose son nid ; Là , la couveuse attentive Attend que son fils chéri Déploie une aile craintive. Oui, douce et chère patrie, Seul objet de mes amours,