Revue du Lyonnais » série 2 - n°7 ( 1853 ) » pp.243

                           ÉTUDE SUR FRAYSSINOUS.                      243
doute, mais parfois imprudent et trop disposé à des concessions
dangereuses. Le 28 novembre, il fut reçu à l'Académie française,
et y occupa le fauteuil de l'abbé Sicard. On s'est plu quelquefois,
dans une certaine classe d'écrivains, à demander quels étaient
les titres littéraires de Mgr d'Hermopolis ; c'est pousser bien
loin le dédain et la fatuité, car enfin les Conférences attestent
pour le moins autant d'étendue d'esprit, d'habileté dans la com-
position, que les pesantes tragédies ou les Histoires pompeuses
de tant d'autres grands hommes d'alors, qui sont si près de
tomber dans l'oubli.
    Mgr d'Hermopolis, déjà élevé si haut, se vit encore investi, le
26 août, d'un ministère de création nouvelle, celui des Affaires
 ecclésiastiques, ministère distinct et indépendant, qui rappelait
 un peu l'ancienne Feuille des Bénéfices. Ce fut pendant qu'il
 était ainsi au comble des honneurs , et qu'il se voyait en
 butte à bien des contradictions et des diatribes, que Mgr d'Her-
 mopolis livra au public, sous le titre de Défense du Christia-
 nisme, ces Conférences qui avaient fait sa célébrité et sa fortune
 politique. Elles parurent le 9 mai 1825, en trois volumes in-8
 et en quatre volumes in-12. Accueillie du public avec une faveur
 et un empressement signalés, cette belle apologie excita la mau-
 vaise humeur de quelques publicistes- philosophes. Fiévée put
 remplir neuf colonnes du Journal des Débats, sans dire un mot
  du plan de l'ouvrage, de l'ordre des discours, du choix des
  preuves, de la rare modération et de la brillante facilité de l'ora-
 teur. A bout de ses petits expédients, l'auteur de la Dot de
  Suzette finissait par dire assez niaisement de Mgr d'Hermopolis .-
  « Il présente une infinité de discussions non religieuses, sur
  lesquelles on peut établir une infinité d'autres discussions (1). »
  Assurément, il n'est rien sur quoi l'on ne puisse discuter à
  perpétuité. Le Mémorial catholique de M. de La Mennais,
  malgré ses dissentiments et ses démêlés avec le grand-maîfre
  et le ministre, caractérisait assez équitablement ses Conférences:
   « Un exorde simple, disait-on, une exposition nette du sujet,

    (1) Jniiniiil   tirs Di'lmls,   1 3 cl 2.ri s o p l . 1tf-.'.">.