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244 ÉTUDE SUR FRAYSSUNOUS. une discussion méthodique, relevée de distance en distance par des mouvements habilement préparés, une péroraison ani- mée , composent le secret de cette éloquence polémique dont M. Frayssinous a donné, dans notre siècle, le premier exemple (1). » Comme pair de France et comme ministre, Mgr d'Hermopolis fut appelé assez souvent à prendre la parole dans les deux cham- bres. 11 parla en général avec cet esprit de conciliation qui le caractérisait, mais qui, en voulant dénouer le nœud, le compli- quait plus d'une fois. C'est ainsi que le 6 mai 1824, dans la dis- cussion de la loi du sacrilège, il « consentait à céder à un scru- pule dont il vaudrait peut-être mieux s'affranchir, disait-il; que si l'on craignait, ajouta le noble pair, d'employer ce mot de sacrilège sans une définition qui en restreignît la latitude, au moins fal- lait-il le remplacer par quelque chose. » L'embarras , comme le faisait observer M. de La Mennais, était d'imaginer quelque chose qui dit et ne dit pas ce qu'on voulait et ce qu'on ne vou- lait pas exprimer (2). Le projet de loi que Mgr d'Hermopolis présenta, le 4 janvier 1825, sur les congrégations religieuses de Femmes, se trouvait ainsi gâté par ces imprudentes tentatives de conciliation ; le ministre disait, à la vérité, n'être pas de ceux qui se précipitent dans le bien , mais il ne donnait pleine satis- faction ni à ceux-ci ni à ceux-là , comme le lui montrait surabon- damment M. de La Mennais (3). On vit se manifester encore davantage les inconvénients de ce caractère timide et hésitant, lorsque Mgr d'Hermopolis , en discutant le budget des affaires ecclésiastiques , le 25 et le 26 mai 1826, eut à défendre le clergé , à qui les libéraux de la chambre des députés reprochaient un esprit de domination et d'envahissement, ainsi qu'un penchant très-vif pour des opi- nions étrangères et peu conciliables avec les libertés de l'Eglise gallicane. C'était le représentant du clergé qui allait au devant de l'objection avec cette téméraire franchise, et il espérait par là (1) Mém. catholique, tome IT, pag. 24, 261 et 355. (1) La Mennais, tom. VI, pag. 361, cdit. Pagnerre, 1844. (1) Ibid., pag. 375-400.