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238                    ÉTUDE SUR FKAYSS1N0US.
  bre précieux de deux cent vingt-un. Nous ne comprenons pas
 davantage que des hommes de la trempe de M. Dupin viennent
 consacrer un préambule comme celui de l'édit qui accompagne
 la Déclaration, car enfin lorsqu'on veut faire passer en loi de
 l'Etat que la couronne d'un roi de France ne relève de nulle autre
 puissance que de Dieu, et que c'est une vérité certaine, incon-
 testable, établie sur les propres paroles de Jésus-Christ, on se
 donne à soi-même un soufflet sanglant, dès qu'on a prêté son
 concours à une révolution qui brisait une couronne. Si l'édit
 perpétuel et irrévocable du 22 mars 1682 est, dans toutes ses par-
 ties, une loi de l'Etat, il faut donc, sous peine de violer une loi
de l'Etat, comme l'a fait observer M. de Cormenin (1), se con-
 former à l'injonction suivante de l'article 1 er : • Nous en-
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joignons à tous nos sujets la défense d'écrire aucune chose
 contraire à la doctrine contenue dans la Déclaration. > Que de-
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 vient ici la liberté de la presse , et à quels excès de ridicule ne
 se porte pas le despotisme ?
    On écrirait tout un volume, si on voulait faire toucher du doigt
les non-sens, les logomachies et les absurdités de cette fameuse
Déclaration, dontBossuet a dit avec une trop légitime impatience:
 Abeat quo libuerit. Un tel congé, c'est effectivement tout ce
qu'elle mérite, et il est étrange que, de nos jours, après tant de
révolutions faites au nom et en faveur de la liberté, on ait pré-
tendu imposer à l'Eglise l'enseignement de ces quatres articles ;
étrange encore qu'il se soit trouvé des hommes dans les rangs
du clergé pour accepter cette mesure asservissante.
    Les doctrines gallicanes ne comptent plus que des partisans
attardés dans les rangs aveugles des ennemis de l'Eglise. Nous
voyons même des écrivains qui sont loin d'être passionnés pour
les intérêts et les droits du Saint-Siège, faire ici cause commune
avec nous, et signaler les inconséquences politiques, les dangers
religieux du gallicanisme. M. Edgar Quinet observe que « vouloir
s'affranchir de Rome, c'était en réalité, pour Louis XIV et ses
successeurs, se dépouiller de leur principe et détruire leur fonde-
ment.... Conserver la forme absolue de la monarchie d'Espagne,
  (1) Dans Oui et .Von, an sujet des Ultramontains et des Gallicans, noie 2.