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                           ÉTUDE

                                S U R




         FRAYSSINOUS.

                         ( S IU T E ET   FI N ) .




   Le 4 janvier 1807, Frayssinous prononça le discours d'ouver-
ture devant une imposante assemblée, et parla avec une chaleu-
reuse conviction de la nécessité d'étudier plus que jamais la re-
ligion. Il exposait le but et la marche de ses Conférences , et
comparait ingénieusement l'Athènes des temps modernes à cette
spirituelle Athènes des temps anciens où l'apôtre saint Paul
vint prêcher le Dieu inconnu. Frayssinous comptait au nombre
de ses auditeurs Portalis, qui devait prendre bientôt la défense
d'un homme dont il avait admiré la parole grave et insinuante,
puis le cardinal Maury, qui lui décerna , quelque temps après,
dans son Essai sur l'Eloquence de la Chaire, un juste tribut
d'éloges.
   Mais l'orateur chrétien était peu avancé encore dans le vaste
champ qu'il se proposait de parcourir, et n'avait touché que des
questions tout-à-fait étrangères aux événements contemporains,
lorsqu'il se vit mandé à la Préfecture de police. Les tracasseries
lui venaient d'un prêtre apostat, d'un des plus hideux personna-
ges de la Révolution , de Fouché, qui eut l'art de se maintenir
aux premières dignités de l'Etat, même sous un roi dont il avait
envoyé le frère à l'échafaud. L'abbé Frayssinous fut interrogé sur
ses discours, qui n'étaient pas un mystère pour la capitale ; on
aurait aimé qu'il parlât de la gloire des armées françaises, de la