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                         ÉLOGE

LOUIS-GABRIEL SUCHET,
              MARÉCHAL   DK FRANCE   ET   DUC   D'ALISUEÉRA.




                              (sriTF.).




   Dès les premiers jours de l'année 1808, tous les yeux
étaient fixés sur la Péninsule , sur celte noble et grande na-
tion espagnole, dont la gloire a rempli si souvent le monde,
dont le patriotisme devait se produire malheureusement con-
tre nous.
   Un roi honnête, mais aveuglé par les soins les plus vul-
gaires, les moins dignes du trône , une reine plongée dans
une vie dégradée , un favori vain, léger, incapable, consom-
maient dans l'insouciance et la licence les dernières ressour-
ces de Charles-Quint. Cependant l'Espagne avait été la pre-
mière nation de l'Europe depuis la dernière moitié du XVe siè-
cle jusqu'au commencement du XVIIe. Elle avait doté l'uni-
vers d'un nouveau monde ; ses aventuriers avaient été de
grands hommes ; ses capitaines étaient devenus les premiers
généraux de la terre ; elle avait imposé sa langue, ses ma-
nières et jusqu'à ses vêlements aux diverses cours ; elle avait
régné dans les Pays-Bas par des mariages, en Italie et en
Portugal par des conquêtes, en Allemagne par l'élection, en
France par nos guerres civiles ; elle avait menacé l'existence
de l'Angleterre ; elle avait vu nos rois dans ses prisons, el ses